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Suis-je prêt(e) à accueillir un chien ? 

Cet article a pour but d’apporter des pistes de réflexion à toutes personnes dans une démarche d’adoption ou d’achat d’un chien. 

 

Comme j’ai déjà pu en parler, j'ai été membre active d'une association de protection animale, et ai participé aux sauvetages et adoptions de chiens en détresse. 

À travers cet article, je souhaite vous aider à approfondir votre réflexion, vous permettre de soutenir quelqu’un en démarche d’adoption ou, de façon générale, vous inviter à prendre du recul.

Parce que se remettre en question, c’est aussi ça, et c’est même surtout ça, que d’avoir la responsabilité d’un chien.

 

Si vous êtes entrain de lire mon article, c’est sûrement que vous accordez à votre ami canin de l’importance, et de ce fait, vous devriez aussi en faire l’expérience… 

mais quelle expérience ? Celle de l’ouverture à la remise en cause, de l’aide que nous apportent nos chiens à la meilleure version de nous même, voyons!  

 

Ainsi, à mes yeux, la première chose importante à faire est…. penser ! Sur différents sujets que nous allons aborder. Mais penser, c’est aussi raisonner, se renseigner, disons plus généralement qu’il faut être dans une démarche pro-active.

Je veux être responsable d’un être vivant ; je me dois d’être engagé(e) à lui offrir ce qu’il y a de meilleur comme environnement, éducation, alimentation…et pour cela, je dois me renseigner

 

‘’ Oui mais je ne peux pas tout savoir ! ‘’ – Je vous entends… et vous donne raison ! C’est pour cela que des professionnels aux méthodes modernes existent, et qu’il ne faut pas se priver de leurs aide. (1)

 

--> Saviez-vous que beaucoup d’éducateurs et comportementalistes proposent des rendez-vous pré-adoption ? Ces rendez-vous vous permettent d’aborder un très large éventail de thèmes, de répondre à beaucoup de vos questions pour préparer au mieux l’arrivée du chien.

Par exemple : les méthodes d’éducation, comment accueillir un chien, comment organiser des rencontres respectueuses (entre le chien et les humains/les chiens/les chats/les Nacs déjà présents dans le foyer), anticiper les éventuelles difficultés, faire un bilan du chien que vous avez  déjà pour pouvoir affiner votre recherche d’un chien qui corresponde au votre, mais aussi vous aider à choisir un chien qui corresponde à votre mode de vie !

 

Pour continuer sur cette lancée, on fait notre auto-évaluation de candidat à l’adoption

Mé…Keskecé ? Encore ce truc de remise en question ? Ouiiiii ! 

 

  • Vers quelle association / élevage vais-je me tourner ? Comment choisir une association sera abordé dans un article qui sera totalement dédié à cela ; pour savoir comment choisir un élevage, consultez les liens en bas de page(2)

  • Qu’ai-je à offrir à un chien ? Combien de temps quotidiennement, quelles activités, quels types de sorties, quels environnements, … en résumé, comment combler ses besoins fondamentaux ?

  • Ai-je les finances nécessaires ? Alimentation, accessoires, vétérinaire, possible assurance, occupations, activités, réparation de dégâts matériels… 

  • Quels compromis suis-je prêt(e) à faire ? En terme de temps, d’énergie, d’organisation, d’adaptation, de finances, de limites… 

  • Si j’ai déjà sélectionné une race / un type de chien : pourquoi ? me suis-je assez renseigné(e) sur la selection génétique ? quels sont ses spécificitées ? Sans toutefois tomber dans les clichés de la race ! (3)

  • Un chien en association me plaît ; ai-je lu sa présentation en entier ? est-ce que je correspond au profil idéal énoncé par les personnes qui le connaissent et le prennent en charge ? Si non, puis-je pallier à ce qui me manque / manque à ma situation – si oui, comment ? 

  • Un chien en élevage me plait ; me suis-je renseigné(e) sur l’élevage ? sa présentation ? quels sont exigences de l’élevage – s’il n’en a pas, qu’est que j’en conclu ?

  • Quel est le processus d’adoption de l’association / de l’élevage vers lequel  je me dirige ? 

  • Me suis-je posé les questions basiques avant de prendre un chien ? Un chien, c’est un engagement sur une quinzaine d’année. Une quinzaine d’année de jour de pluie, de neige, de tornades qui ne devront pas m’empêcher de sortir, de jours tristes, d’évènements compliqués que je devrais affronter en ayant la responsabilité d’une vie en plus. Quinze an à calculer pour deux, et non pour moi seul(e). Quinze années à organiser et adapter mon quotidien autour de nous deux.Tout le foyer est-il d’accord pour s’embarquer dans cette aventure ? Quel nom va être mis sur les papiers de l’animal ? Si je me sépare de mon/ma conjoint(e), où ira le chien ? Si je suis hospitalisée d’urgence, où va le chien ? Et si je suis amenée à déménager ? Si je perds mon travail ? Si je suis confinée ? Si le chien détruit-hurle-n’est pas propre, que faire ? 

 

 

Par la suite, (et je vous le souhaite) si tout se passe bien, vous serez amené(e-s) à rencontrer ce nouvel être une (ou plusieurs) fois pour faire connaissances. Dans le meilleur des cas, vous le/la rencontrerez plusieurs fois afin de créer un début de lien avec lui/elle… avant qu’iel arrive à la maison !  

Ce que je vais dire peut résonner étrangement mais pour protéger vos petits cœurs pleins d’espoir, ne mettez pas trop d’attentes dans cette première rencontre. Malgré que, tels de bons adoptants actifs vous avez demandé les friandises préférées de votre protégé, ou jouets, ou que sais-je, vous ne serez qu’à ses yeux un humain (de plus ?) ; il n’a pas en mesure la notion que vous allez peut-être bientôt devenir l’humain guide du reste de sa vie. 

Alors allez-y le cœur léger, avec en tête le fait que vous allez rencontrer un autre être vivant, qu’il peut réagir de X ou Y manières qui ne seront pas déterminantes pour le reste de votre relation, relation qui vous appartiendra de nourrir positivement ! 

 

 

Mon nouvel ami arrive à la maison....

 

Les priorités quand un chien arrive à la maison sont… dans un premier temps… lui laisser DU TEMPS !

Du temps pour se poser, du temps pour vous connaître, pour appréhender son environnement, pour cerner vos habitudes, vos réactions (respectueuses).

Prendre du temps pour des sorties rien que vous et lui/elle, et donnez du temps en duo à vos autres animaux aussi…

Mais prenez du temps pour vous aussi ! Votre quotidien est chamboulé ; vos routines, vos réflexes, votre organisation, tout est à revoir ! C’est normal de ne pas tout gérer et tout ira bientôt mieux, mais pour cela, il faut de la patience. Comptez-vous dans l’équation ! Tout cela reste éprouvant pour vous aussi. 

 

Observez ce nouveau colocataire : ses goûts, ses manières de communiquer, ses sensibilités, ses limites… et gardez en tête que pour le moment, possiblement, vous êtes son seul repère alors s’il vous suit, s’il chouine quand vous êtes aux toilettes pendant les (1, 2, 3…) premières semaines, pas de panique ! 

C’est totalement normal, et même bien souvent, les chiens fraichement arrivés apprécient de pouvoir dormir à proximité de leur humain repère. DOMINANCE ? Raaah ! Non ! (4)

Mettez-vous à sa place, vous avez déjà subi un abandon (dans le meilleur des cas), vous étiez dans une famille ou un refuge et vous avez encore changé : nouveaux humains, nouveaux locaux, nouvelles habitudes… c’est totalement stressant ! 

 

Pendant les premiers temps, prenez soin de lui montrer que vous êtes un humain sur lequel il pourra compter. Répondez à ses demandes d’affection, donnez lui du temps, faites preuve de patience. Ne mettons pas la charrue avant les bœufs en parlant d’hyperattachement alors que nous parlons bien ici de créer un lien sain.

La plupart du temps, en prenant en confiance en vous et en l’environnement, le chien tend à se détacher et prendre ses aises une fois ses valises posées. 

 

Pour ceux qui ont déjà un ou plusieurs chiens ; pensez bien évidemment à faire des présentations respectueuses, afin de laisser les chiens (et vous) faire connaissances sur un terrain neutre et calme. Les premiers temps de cohabitation devront être sous le signe de la patience et du respect commun ; ce sont de nouveaux colocataires, il n’est pas obligatoire pour eux d’être unis comme les doigts de la main de prime abords, ni même sur le long terme ! 

Gardez en tête que ce que nous humains pouvons imaginer d’une bonne relation entre deux chiens ou même la définiton que nous mettons derrière ‘’ une bonne relation’’ n’appartient qu’à nous ! Deux chiens peuvent très bien vivre ensemble et se tolérer comme deux colocataires sans forcément jouer ensemble ou partager une quelconque activité en commun. 

Dans ce sens, veillez dans les premiers temps à séparer les chiens lors de vos absences, lors des repas voir même lors des parties de jeux qui font monter l’excitation – selon le chien et son caractère, cela peut de prime abord être une situation qui peut dégenerer en conflit. 

 

Pour tous les autres animaux de la maison ; chats, nacs mais aussi chevaux, il s’agira de tester les ententes, de désensibiliser progressivement le nouveau membre de la famille à leur présence. Pour une cohabitation chien/chat, n’hésitez pas à contacter un(e) comportementaliste canin ET félin pour vous aiguiller sur comment adapter au mieux votre environnement pour faire cohabiter ces deux espèces. Séparation, introduction progressive et surveillance seront de mise ! (5)

 

Si à cet instant il vous vient à penser qu’en adoptant un chien en élevage tout cela n’est pas nécessaire, détrompez-vous. Les propriétaires de chiens achetés chiots pourront vous le dire, nous ne pouvons pas prédire qu’à l’avenir, en dévoilant son caractère (fluctuant au gré –entre autres- des expériences) le chien ado ou adulte ne développe pas des troubles du comportement. Beaucoup de propriétaires de chiens / chats, si ce n’est la grande majorité séparent automatiquement les animaux lors des absences et surveillent la cohabitation en leur présence.

 

Ainsi, pour finir, nous pouvons discuter des difficultés post-adoption récurrentes

 

Si la lecture de cet article peut vous préparer à certaines difficultés, il ne vous empêchera pas de les vivre, mais il peut tout du moins vous permettre de les conscientiser et ainsi de prendre du recul sur certaines situations. 

 

Dans un premier temps, parlons des difficultés que nous, humains pouvons rencontrer 

Une des grosses tendances qui est totalement compréhensive est la pression que nous pouvons nous mettre (et qui se répercute sur le chien)(6), la pression de réussir, de bien faire, de gérer absolument toutes les situations. Alors, respirez un bon coup et partez du principe que vous allez de toute façon vous tromper à un moment donné, et c’est normal, et c’est ce qui fait de nous des humains ! L’important n’est pas la capacité à ne faire aucune erreur mais surtout la capacité à se remettre en question – apprendre de ses erreurs et trouver des solutions. Entourez vous de professionnels bienveillants qui seront disponibles pour vous aider en cas de besoin et prenez garde à faire le tri dans les informations que vous trouverez sur le net.

 

Dans la lignée de cette pression, souvent, on remarque que les personnes même inconsciemment en attendent beaucoup trop / trop vite, et font beaucoup trop de choses en même temps : travailler la propreté, les ordres de bases, le rappel, les absences, créer un lien… chaque chose en son temps, prenez d’abord le temps de créer un lien et de vous découvrir avant de demander à votre ami de revenir presto au rappel, de tenir sans geindre ni détruire sans occupation pendant 3 heures d’absences. Un lien peut prendre du temps avant de se créer,  pensez à prioriser les apprentissages ! 

Si les attentes sont trop nombreuses, les déceptions risquent de suivre et avec la déception peut venir une forme de frustration… qui pour certains va mener à une rechute dans des travers éducatifs. Si vous rencontrez des difficultés, demandez de l’aide ! Une bonne association / un bon élevage devraient vous offrir un suivi étayant et proposer un encadrement éducatif par des professionnels en méthodes respectueuses.

 

Et comme si toutes ces exigences personnelles n’étaient pas assez, il arrive que le regard des autres entre en jeu et pèse… Que ce soit un délit de faciès sur votre molosse, ou de l’ignorance traduite en regards insistants, remarques, altércations suite à des comportements logiques (d’un point de vue canin, mais pas humain) comme des aboiements, gémissements, … 

Délestez-vous de ce poids ! Mettez-vous en paix avec cela. Ceci ne vous appartient pas, ce sont des actions déplacées, et le mieux est de ne pas les laisser vous atteindre. Mon chien aboie ? Oui, et bien, il s’exprime. Si l’aboiement est éxagéré, vous travaillerez dessus, et vous vivrez des jours meilleurs, mais pour le moment, c’est comme cela, pas de quoi s’indigner et si Mr ou Mme Pénible s’en indigne et bien qu’il garde cette indignation pour lui/elle. 

 

Bien, après ces belles paroles, nous pouvons aborder le dernier point de cet article pour parler des difficultés récurrentes post-adoption que les chiens peuvent rencontrer !

Qui dit adoption dit… magnifique événement ! Oui mais pas que… pour nos amis canins, c’est difficile de comprendre ce qu’il se passe. C’est un changement, un de plus parmis tant d’autres qu’iel a déjà dû vivre et les sentiments (stress, incompréhension, angoisse, peur, …) peuvent s’exprimer sous diverses formes. 

 

La suite des comportements énoncés le seront à titre d’exemple ;

  • une perte d’appétit

  • une perte d’entrain ou de bonne humeur du chien

  •  des formes d’hypersensibilité

  • voire d’hypervigilances 

Tout ceci pouvant se traduire par un fort besoin de contact (ou l’inverse), des difficultés à se poser, destructions, aboiements, malpropretés … 

En vérité, il ne doit pas bien comprendre, que fait-il ici ? avec des presqu’inconnus ? est-ce transitoire, définitif ? quels sont ces bruits ? suis-je en sécurité ici ? Comment va se dérouler la journée ? va-t-il/elle revenir de son absence ?  

 

Ainsi, on peut remarquer une régression des apprentissages qui par le passé pouvaient être totalement acquis comme la propreté, le calme, le rappel, la solitude… Il faudra donc lui laisser le temps de s’acclimater avant de reprendre tout cela au besoin. 

La question de la temporalité revient régulièrement vous l’aurez compris, et je suis incapable de vous donner un temps précis, il variera en fonction du chien, de vous, de l’environnement, des expériences… cela peut se compter en semaines, mois, années ! 

Après tout... qu'est ce qu'on donne, si on ne donne pas de son temps ? 

Remerciements

à Alexandra, la présidente de l'Association EthiCanine, ainsi que Morgane, photographe sous le nom de Game Of Wolves et Cécile, illustratrice  pour leur relectures et leur aide tout au long de la rédaction de l'article! 

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